MARCHE 2025

En attendant les photos et pour ceux qui n'ont pas pu être avec nous, voici le petit texte que j'ai composé et lu lors de cette édition 2025 de la marche de sensibilisation au deuil périnatal.


Aujourd'hui j'ai décidé d'aborder avec vous le temps qui passe par rapport au deuil périnatal. 

J'imagine que vous avez tous ici entendu des proches, des amis sincères,  des collègues,  des médecins,  vous dire que le temps fera son travail et qu'avec les années la douleur de cette perte disparaîtra,  la vie reprendra son court normal. 

Alors oui le temps fait un travail mais pas de la manière dont les personnes qui n'ont pas vécu ce deuil le pensent. Le temps juste change la douleur dans sa forme, dans sa fréquence peut-être, mais pas dans son intensité.  


Au fil du temps on apprend à vivre avec l'absence, l'apprivoiser, la tenir par la main mais elle est toujours là. Elle nous accompagne dans notre vie de tous les jours parfois elle s'éloigne un peu et parfois elle est à  nouveau tout près. C'est notre vie de parents endeuillés, on doit continuer à vivre, être présent pour éventuellement les enfants qui sont là, qui sont venus après, pour nos proches, pour nos parents, pour nos amis mais en même temps il y a l'ombre de la douleur et du manque qu'a laissé cet enfant qui est parti trop tôt. Un vide qui ne sera jamais comblé par rien ni personne. 

Le temps met des petits sparadraps sur nos blessures invisibles, les transformant en pansements puis même en plâtres qui semblent si solides mais  qui se fissurent à chaque anniversaire, chaque anniverciel, chaque événement heureux ou malheureux de la vie qui ravivent ce souvenir qui ne s'éloigne jamais car gravé dans notre corps, dans notre cœur comme un tatouage indélébile  et douloureux. En parlant de tatouage, j'ai attendu 2024, donc 22 ans après la perte de Dar mon premier fils et 15 ans après le départ de Raphaël,  le dernier de mes enfants à être parti, pour faire un véritable tatouage sur ma peau, non pas par peur de les oublier.. c'était juste un besoin de les avoir auprès de moi à jamais..

Alors non, chers proches, chers amis sincères, chers collègues,  chers médecins le temps n'aura jamais raison de l'amour que l'on a donné à notre enfant même si son passage sur terre fut bref, l'amour d'un parent est éternel.